Ville de Roquecourbe

Le Pasteur Marc-David ALBA dit LASOURCE

Le Pasteur Marc-David ALBA dit LASOURCE
Parmi les personnalités ayant des liens avec la commune de Roquecourbe voici ALBA (Marc-David) dit Lasource, député à l’Assemblée législative de 1791 et membre de la Convention pour le département du Tarn, né à Anglès (Tarn), le 22 janvier 1763, exécuté à Paris le 31 octobre 1793.
ALBA (Marc-David) dit Lasource, député à l’Assemblée législative de 1791 et membre de la Convention pour le département du Tarn, est né à Anglès, Hameau du Crouzet, le 22 janvier 1763. Il est le fils de César Alba et d’Esther Amalric. Il meurt exécuté à Paris le 31 octobre 1793. La famille Alba avait embrassé la religion protestante au 16e siècle ; Marc-David avait étudié la théologie au Séminaire de Lausanne après des études commencées à Castres auprès du pasteur Louis Bonifas dit Laroque, et obtenu le certificat de sa consécration le 18 juin 1784. Il assista au Synode provincial du Haut-Languedoc, le 1er mai5 1788. Pasteur à Castres au moment de la Révolution après Lacaune de 1785 à 1787, puis Roquecourbe et Réalmont. La persécution l’obligea, comme « pasteur du désert », à se cacher sous un nom d’emprunt ; il prit celui de Lasource, surnom en usage dans sa famille depuis la fin du 17e siècle.7, et il n’a figuré que sous ce nom dans l’histoire parlementaire
Veuf en 1787, après un an de mariage avec Jeanne Antoinette Catherine de Galtier de Laroque, originaire de Lacaune, il se remarie le 9 septembre 1791 avec Jeanne-Antoinette de Noir de Cambon, originaire de Roquecourbe. Le 30 août 1791, le département du Tarn, par 149 voix sur 278 votants, l’élut député à l’Assemblée législative.
Il y prit souvent la parole : pour dénoncer les manoeuvres des émigrés (22 novembre 1791) ; pour réclamer (3 décembre) les redditions de comptes des ministres. Le 16 janvier 1792, sur sa motion, l’Assemblée décréta que, Louis-Stanislas-Xavier, prince français, serait déchu de son droit à la régence. Le 16 avril, Lasource prononça un grand discours en faveur de la nomination par le peuple des administrateurs des deniers publics. Le pouvoir exécutif, dit-il à cette occasion, a une splendeur qui enchaîne les sens par l’empire du préjugé. Le corps législatif propose, le roi consent : il est donc évident que le pouvoir exécutif a des moyens beaucoup plus puissants pour s’agrandir au préjudice de l’autre. Voulez-vous lui laisser l’ascendant que donne la distribution des places sur ceux qui les obtiennent ? Ne savez-vous pas que c’est en donnant des places qu’on fait des esclaves, et que cette espèce de servitude est comme la peste ?…
Le 19 août, il insista pour que les mesures les plus énergiques fussent prises à l’égard des complots qui menaçaient la France : il proposa un nouveau recrutement de deux cent mille hommes, et l’établissement de deux nouvelles fabriques d’armes. Le 20, il demanda et obtint la mise en accusation d’un juge de paix nommé Larivière, et fit encore, avant la fin de la législature, entre autres propositions, celles : de la formation d’un coup sous Paris (6 juin) ; de la fixation à 13 ans pour les femmes et à 15 ans pour les hommes de l’âge légal du mariage (29 juin) ; de la levée des bataillons de volontaires (10 juillet) ; de la mise en accusation de Lafayette (21juillet) : Je viens, s’écria-t-il, briser une idole que j’ai longtemps encensée. Je me ferais d’éternels reproches d’avoir été le partisan et l’admirateur du plus perfide des hommes, si je ne me consolais en pensant que la publicité de mon opinion expiera ma longue erreur… L’impression de son discours fut votée, et l’arrestation décrétée dans la séance du 10 août. Il fit arrêter de même Montmorin (ex-ministre des Affaires étrangères, 21 août) ; appuya l’envoi de commissaires aux frontières (28 août) ; demanda que tout citoyen qui a un fusil le donne, on marche. En vain, crions nous vive la Nation, vive la Liberté, nous ne sauvons ni l’une ni l’autre. Agissons, marchons, parlons au peuple, il faut battre la générale dans l’opinion publique.
Réélu à la Convention par son département, le 3 septembre 1792, par 275 voix sur 438 votants, il siégea à la Montagne et en fut secrétaire, le 21 septembre. Là il intervint encore très souvent, et avec une grande vigueur, dans les délibérations, proposa de s’emparer, en pays ennemi, des biens des princes, des seigneurs et des nobles, s’occupa activement des questions militaires, demanda l’ordre du jour sur les dénonciations apportées contre Robespierre par Barbaroux et Louvet. Envoyé en mission à Nice, il demanda la réunion à la France ; il fit décréter des poursuites contre les prévenus de la conspiration de Bretagne, puis contre Turin, adjudant général, et dénonça (avril 1793) Danton comme le complice de Dumouriez. Dans le procès du roi, Lasource avait voté pour la mort, en ces termes :
Mon opinion vous est connue. Je l’ai manifestée par écrit. Je vais la reproduire. Dans ma manière de voir il n’y a pas de milieu ; il faut que Louis règne ou qu’il aille à l’échafaud. Mais j’ai une observation à faire. La mesure que vous prenez suppose que vous êtes à une grande hauteur. Si la Convention s’y maintient, elle écrasera les factieux et établira la liberté. Mais à tous les partis, si les haines continuent, si la Convention n’a pas le courage de les étouffer, alors on dira qu’elle n’était composée que des plus vils, des plus lâches de tous les hommes ; elle ne passera à la postérité qu’avec l’exécration universelle. Après cette réflexion, je prononce la mort.
Cependant, Alba-Lasource finit par se séparer de la Montagne : une attaque violente qu’il dirigea contre Robespierre au sujet de la pétition des sections de Paris qui demandaient l’expulsion de 22 députés, dont il était, le rapprocha de la Gironde.
Compris dans la proscription du 2 juin 1793, il fut condamné par le tribunal révolutionnaire, le 30 octobre, avec Brissot, Vergniaud, Gensonné, Duperret, Carra, etc… comme ayant participé à une conspiration contre l’unité et l’indivisibilité de la République, contre la liberté et la sûreté du peuple Français. Le 8 juin, il présenta sa défense dans un écrit adressé à la Convention. Il se retournait contre ses accusateurs et les accusait à son tour :
Dites à ces monstres qu’ils tremblent ! Leur audace sacrilège va soulever la nature entière et appeler sur leur tête une vengeance aussi horrible que leurs crimes sont exécrables. Dites-leur que leur règne expire, et que bientôt il ne restera plus d’eux que leurs forfaits pour l’exécration publique, que leur supplice pour l’effroi des tyrans, que leurs noms pour l’opprobre…
Il fut exécuté le 31 octobre 1793 Lors de l’exécution des Girondins qui étaient au nombre de vingt-et-un. Outre ceux déjà mentionnés : Gardien, Dufriche-Valazé, Duprat, Brulard-Sillery, Fauchet, Ducos, Boyer-Fonfrède, l'Esterpt-Beauvais, Duchâtel, Mainvielle, Lacaze, Lehardy, Boileau, Antiboul et Vigée.

Mairie - Roquecourbe